Euclide de Mégare (v.
450 av. J.-C. - v.
380 av. J.-C.), était un
Philosophe de la
Grèce antique de l'école
Socratique. Il est principalement connu pour avoir fondé l'
école philosophique de Mégare. Il fut confondu avec son homonyme, le célèbre mathématicien Euclide d'Alexandrie, par les éditeurs et traducteurs des
Éléments au
Moyen Âge et à la
Renaissance.
Biographie
Il est né à
Mégare, et c’est à
Athènes qu’il devint un disciple de Socrate. Après le
procès de Socrate (selon Platon dans le
Phédon, il est de ceux qui assistent à sa mort), Euclide retourne vivre à Mégare, où il permettra à d’autres disciples de Socrate, effrayés, de trouver l’asile. Euclide fonde l’école de philosophie de Mégare. Aucun écrit ne lui est connu.
Sa philosophie était une synthèse de l’éléatisme et du socratisme. Il s’identifiait avec l’idée éléatique du Un par l’idée du Bien de Socrate. Parce que ces doctrines peuvent contredire la réalité empirique, ils appliquèrent la logique et le raisonnement rationnel pour le réfuter. Le problème des mégariques (appelé aussi néo-éléates) est de se demander ce qu’on peut dire de l’Être. Peut-on dire autre chose que « il est » ? L’Être ne peut être saisi par les sens. Il est le Bien, l’Un, éternel et indivisible. Le contraire du Bien est un ensemble d’apparences (qui n’ont donc pas d’existence) appelé le non-être. Lorsque nous avons un projet, il faut veiller à ce que l’objet de nos désirs soit l’Être et non le paraître.
Euclide de Mégare eut trois élèves importants : Eubulide de Milète, Ichtyas —le deuxième chef de l’école de Mégare— et Thrasumakhus de Corinthe, qui fut le maître de Stilpon, à son tour le maître de Zénon de Citium, fondateur du Stoïcisme.
Anecdote
L'une des causes de la Guerre du Péloponnèse (Ve s. av. J-C) fut le décret interdisant aux habitants de Mégare de pénétrer dans Athènes. Afin de pouvoir y entrer clandestinement pour suivre les cours de Socrate, Euclide se costumait en femme. L'anecdote est rapporté
Aulu-Gelle dans ses
Nuits attiques et par
Platon, au début du
Théétète. Elle a inspiré quelques peintres dont Domenico Maroli (1612-1676).
Source
- Benson Mates, Stoic Logic.
- Bertrand Galimard Flavigny, « Un philosophe costumé », in Les Petites affiches, 397e année, n° 47, 5 mars 2008.
- Diogène Laërce, Vies, doctrines et sentences des philosophes illustres (traduction Robert Genaille, 1933) : vie d'Euclide sur le site d'Ugo Bratelli : Nimispauci
- Hoeffer, Nouvelle bibliographie générale, Paris, F.Didot, 1868.